Participez à la Consultation du Conseil National du Numérique
Le Conseil national du Numérique à travers son groupe de travail E-Inclusion lance un appel à contributions concernant l’e-inclusion et la réduction de la fracture numérique, en préparation de la prochaine réunion du 21 juin. Étant des acteurs au quotidien de cette même réduction de la fracture numérique, nous en appelons à vos contributions pour permettre l’élaboration d’un document destiné à refléter notre position commune. Afin d’agréger les contributions de chacun, nous avons ouvert un document contributif en ligne. N’hésitez pas à y apporter votre contribution afin que le document produit puisse être le plus complet possible.
Le groupe de travail propose de définir l’« e-inclusion » comme «l’inclusion dans une société et une économie où le numérique joue un rôle essentiel». Il s’agit d’une inclusion sociale au sens large, y compris professionnelle, économique et citoyenne. Si l’e-inclusion ne se rajoute pas à l’inclusion sociale ou économique, si elle n’en change pas la signification, en revanche elle en change les conditions et les moyens. Nous considérons donc l’inclusion comme qualifiant le fait d’être un citoyen actif et autonome de la société dans laquelle il vit, où le numérique joue un rôle essentiel.Cette vision se déclinerait alors en cinq branches :
- Les compétences : Quels sont les acquis nécessaires pour ce qui est des outils, des usages ? Quels sont les concepts fondamentaux nécessaires pour rester maître des nouvelles technologies ? Comment faciliter l’acquisition de telles compétences par tous, et notamment par les populations les plus fragiles?
- Le travail : le numérique change-t-il les conditions d’accès à l’emploi ? Quand crée-t-il de nouvelles précarités ou au contraire, de nouvelles opportunités ? Le numérique améliore-t-il les conditions de travail, le bien-être au travail ou au contraire les dégrade-t-il?
- L’accès aux droits et aux services essentiels : le numérique améliore-t-il ou dégrade-t-il les conditions d’accès aux droits et aux services essentiels (administration, santé,social, banque, télécoms, logement…) notamment pour ceux qui en ont le plus besoin?
- La dignité et le bien-être : dans quelles conditions le numérique développe-t-il ou défait-il le lien social, l’estime de soi, la maîtrise de sa vie et de son temps, la qualité de la vie?
- La participation à la société : le numérique permet-il à tous les citoyens d’agir au sein de leur société, d’inventer leur propre futur, de s’exprimer publiquement, d’être actifs au sein de réseaux, de coproduire les réponses à des besoins collectifs, de participer aux débats démocratiques… ?
En facteur commun à ces 5 branches, on retrouve la nécessité d’une «alphabétisation numérique» qui garantisse que chacun puisse s’approprier les outils et les usages du numérique, mais également maitriser les concepts essentiels qui sous-tendent ces outils ou ces usages, comme l’information ou les algorithmes. Chacun doit disposer des clés essentielles pour comprendre le monde présent, les nouveaux modes de pensée, les nouvelles manières d’être. Ce sont ces clés qui permettent à chacun de se réaliser, dans sa vie privée ou professionnelle, comme utilisateur actif, voire créateur de nouveaux systèmes ou objets numériques, sans devenir l’esclave des nouvelles technologies.Ayant ainsi défini le cadre et les principes, nous aborderons la recherche d’actions en faveur de l’e-inclusion au travers de quatre objectifs possibles :
- Prévenir l’exclusion : comment le numérique peut-il, soit renforcer la position, soit redonner des perspectives à ceux qui se sentent menacés ou dépassés ? Comment agir de manière préventive sur les populations les plus à risque?
- Sortir de l’exclusion : comment le numérique peut- il aider ceux qui sont aujourd’hui en situation très difficile à en sortir ?
- Saisir les opportunités : comment le numérique peut-il développer les capacités à agir, à se projeter, à se développer ? Comment peut-il être source d’accomplissement, de réussite, d’innovation, de succès ?
- Être citoyen : comment le numérique peut-il renforcer la capacité de chacun à contribuer au débat public, aux décisions et aux actions collectives ?
Si vous souhaitez participer vous pouvez vous rendre sur le document contributif ouvert. Les contributions doivent prendre la forme de réponses à ces quelques questions :
- Quels seraient les destinataires et quels seraient les objectifs absolument prioritaires (1 ou 2 objectifs maximum) d’une politique publique d’”inclusion numérique” ?
- A quoi reconnaîtrait-on que l’on progresse (ou que l’on régresse) en matière d’inclusion numérique ?
Ces priorités, ces signes de progrès ou de régression font-ils l’objet d’un consensus ou sont-ils discutés ? Dans le second cas, sur quels points de désaccord portent-ils et qui opposent-ils ? - Dans le domaine de l’inclusion (ou de l’exclusion numérique), quelles sont la ou les initiatives, les cas, qui vous ont le plus pris par surprise, bousculé, étonné, ces dernières années ?
- Y a-t-il aujourd’hui des facteurs nouveaux ou émergents qui transforment le contexte même dans lequel on peut aujourd’hui penser et agir autour de l’inclusion numérique ?
- Si vous deviez citer une action emblématique en matière d’inclusion numérique, réussie ou non, de préférence en dehors de celles que vous menez vous-même, quelle serait-elle ? Pourquoi ?
- Que faudrait-il pour que les actions les plus réussies dont vous avez connaissance “passent à l’échelle”, gagnent en impact et puissent faire l’objet d’une politique publique à l’échelle nationale ou européenne? Le cas échéant en s’appuyant sur quels acteurs ?